Foire aux questions

Un service de liaison pour fractures (FLS) est un modèle de soins spécifique au sein duquel un coordinateur dédié (généralement une infirmière ou un infirmier) identifie de manière proactive les patients souffrant de fractures à l’échelle du système (se fait de préférence dans les unités de soins orthopédiques où les patients souffrant de fractures sont vus en urgence) et détermine si ces derniers présentent un risque élevé de subir de nouvelles fractures. S’ils sont considérés comme présentant un risque élevé de nouvelles fractures, le FLS facilite l’initiation d’un traitement efficace contre l’ostéoporose, ce qui réduira considérablement pour ces patients le risque de subir de nouvelles fractures. Le FLS est la seule intervention qui s’est avérée avoir un impact significatif sur l’écart de soins post-fracture (c’est-à-dire que le taux de traitement de l’ostéoporose après une fracture est multiplié au moins par deux). Pour plus d’informations techniques sur les FLS, consultez le document intitulé Éléments essentiels.

Après une fracture, le risque de subir une seconde fracture augmente de près du double et se produira très probablement dans les deux prochaines années. Chez les personnes de plus de 65 ans, la seconde fracture la plus fréquente est celle de la hanche. Les nouvelles fractures peuvent être réduites grâce à la prise en charge efficace de l’ostéoporose.

Cependant, le Rapport du Système canadien de surveillance des maladies chroniques : L’ostéoporose et les fractures connexes au Canada, 2020 (Agence de la santé publique du Canada, 2020) récemment publié indique que « moins de 20 % ont reçu un diagnostic d’ostéoporose, subi un test de densité minérale osseuse (DMO) ou reçu une ordonnance de médicament contre l’ostéoporose dans l’année suivant la fracture ». L’écart dans les soins de l’ostéoporose fait référence aux 80 % de patients restants qui devraient recevoir une évaluation ou un diagnostic d’ostéoporose avec une prise en charge ou un traitement approprié, ce qui peut réduire considérablement le risque de la prochaine fracture.

Les preuves scientifiques étayant les FLS sont très solides. Après plus de 25 ans de recherche dans ce domaine, il est bien documenté que seuls les FLS peuvent avoir un impact significatif sur l’écart thérapeutique post-fracture, soit multiplier au moins par deux le taux de traitement approprié de l’ostéoporose. Les FLS ont surpassé toutes les autres interventions post-fracture sur le plan de l’amélioration significative des résultats pour les patients et de la réduction des coûts de santé.

Sans FLS, seuls 20 % des patients présentant une fracture de fragilité aiguë quittent l’hôpital ou la clinique orthopédique avec un plan d’investigation et de prise en charge de la fragilité osseuse/ostéoporose sous-jacente. Pourquoi en est-il ainsi? Parce que toutes les personnes qui traitent ces patients ont déjà un travail : les chirurgiens orthopédistes, les médecins des services d’urgence, les prestataires de soins primaires (médecins de famille, etc.). Toutes ces personnes se concentrent sur la gestion de la fracture aiguë et personne n’est spécifiquement chargé d’aider à prévenir la prochaine fracture du patient. Les FLS s’en chargeront en veillant à ce qu’un coordinateur de FLS dédié se charge de cette tâche.

La prévention des premières fractures semble être l’approche logique. Mais la « prévention primaire des fractures » implique l’optimisation de la santé osseuse tout au long de la vie et la réduction des facteurs de risque. Elle doit également cibler l’ensemble de la population, d’où l’ampleur et le coût élevé d’une telle approche. En se concentrant sur les personnes qui ont déjà subi une fracture ostéoporotique, il est possible d’identifier rapidement les personnes les plus exposées à une prochaine fracture imminente afin de leur prescrire un traitement contre l’ostéoporose et de réduire ainsi le risque de cette prochaine fracture de 50 %. Mettre l’accent sur la « prévention secondaire des fractures » est également une solution beaucoup plus gérable et abordable, car elle ne vise qu’une très petite proportion de la population totale (par exemple, uniquement les personnes ayant subi une fracture récente).

Un programme communautaire de lutte contre l’ostéoporose, comme une clinique locale de l’ostéoporose, peut s’avérer une solution très efficace pour les patients qui y sont référés. Le problème est qu’en l’absence d’un FLS, seule une très faible proportion des patients souffrant de fractures est référée vers un programme de lutte contre l’ostéoporose ou vers un spécialiste de l’ostéoporose. Étant donné que les programmes ou cliniques communautaires de lutte contre l’ostéoporose ne voient qu’un très petit nombre de patients victimes de fractures, ils ne sont pas en mesure de réduire de manière significative l’écart thérapeutique post-fracture.

En réduisant le nombre de fractures futures, les FLS ont un effet bénéfique sur l’ensemble du système de santé, ce qui a un impact positif sur de nombreuses ressources de santé aiguës (par exemple, les urgences, la chirurgie, les services orthopédiques) et communautaires (par exemple, les soins à domicile, les soins de longue durée, les services de réadaptation).

Cependant, il n’y a pas un endroit précis où devraient évoluer le FLS dans le système de santé canadien. Dans diverses régions du Canada, les FLS relèvent de services très différents, les plus courants étant les services orthopédiques, les soins de santé primaires, la gériatrie ou les programmes spécialisés dans l’ostéoporose. La plupart des nouveaux FLS devront trouver leur propre place au sein de leur système de santé local afin d’obtenir un financement durable. Ce n’est pas toujours une tâche facile.

En prévenant les fractures récurrentes et débilitantes des hanches, de la colonne vertébrale, de l’humérus, du bassin et des poignets, les programmes de FLS peuvent aider les personnes âgées à rester plus mobiles et actives, préservant ainsi leur indépendance. L’un des objectifs des FLS est de permettre aux personnes âgées de rester chez elles et de ne pas avoir recours à l’aide à domicile. Ironiquement, le maintien des personnes âgées à domicile peut entraîner une augmentation des soins à domicile, mais devrait réduire le nombre d’hospitalisations et de soins en foyers de soins pour les personnes âgées, et donc diminuer la charge sur le système de santé.

Il est triste de constater que seule une petite minorité de Canadiens et Canadiennes victimes d’une fracture a actuellement accès à un FLS. La mise en œuvre d’un nouveau programme de FLS nécessite un investissement initial, car il faut embaucher un coordinateur de FLS, généralement une infirmière. Trouver un financement pour tout nouveau programme de santé est toujours un défi. Il est à espérer que ce programme de renommée mondiale, fondé sur des données probantes, deviendra plus courant au Canada dans un avenir proche.

Un investissement initial incluant l’embauche d’un coordonnateur de FLS est nécessaire, mais des études de rentabilité réalisées au Canada et à l’étranger ont montré qu’après aussi peu que 2 à 4 ans de fonctionnement, la plupart des FLS deviendront une entreprise rentable simplement parce qu’ils préviennent des fractures coûteuses.

Pour offrir des services de liaison pour fractures en continu avec un coordinateur de FLS dédié, il faut une source durable de financement gouvernemental. Au Canada, les FLS étant une entité si peu nombreuse, il s’est souvent avéré assez difficile de convaincre les administrateurs de soins de santé et les gouvernements d’investir dans les FLS. Il y a tellement d’autres priorités concurrentes en matière de soins de santé.

De nombreuses équipes de FLS passionnées ont utilisé d’autres sources de financement externes (par exemple, une subvention de recherche temporaire ou une subvention philanthropique temporaire) pour financer la mise en œuvre de leur premier FLS. Une fois la mise en œuvre effectuée, elles collectent les données des patients du FLS qui démontreront invariablement l’efficacité de leur nouveau FLS. Ils utilisent ces données pour tenter de convaincre les administrateurs de soins de santé de prendre en charge les coûts permanents du FLS. Cette stratégie a été efficace pour de nombreuses équipes de FLS au Canada, mais pas pour toutes. Il est regrettable que les intervenants en FLS doivent se donner tant de mal pour s’assurer que les patients de leur région aient accès à un FLS efficace.

Non, malheureusement. Les recherches menées au cours des 25 dernières années ont étudié de nombreux modèles plus simples, tels que des systèmes d’alerte et l’éducation des patients et des prestataires de soins primaires. Tous ces modèles ont systématiquement montré un impact très faible sur l’écart thérapeutique post-fracture. Les FLS sont le seul modèle qui permet d’améliorer de manière significative le niveau de traitement de l’ostéoporose, en doublant au minimum les soins appropriés après une fracture. Il a également été démontré que les FLS diminuent le taux de fractures répétées et réduisent la mortalité. De plus, en prévenant des fractures de hanche coûteuses (qui coûtent en moyenne plus de 60 000 dollars par fracture de hanche au système de santé), les FLS permettent au système de santé de réaliser des économies, même en tenant compte du coût salarial supplémentaire du coordinateur de FLS et des médicaments supplémentaires contre l’ostéoporose qui sont prescrits.

Les systèmes d’alerte sont considérés comme des modèles de soins post-fracture de type « 1i ». De nombreuses études, menées au Canada et à l’étranger, ont démontré de façon constante que les modèles « 1i » n’ont qu’un faible impact sur l’écart thérapeutique post-fracture (par exemple, ils font passer le taux de traitement de l’ostéoporose de 13 à 17 %). Les systèmes d’alerte ne peuvent pas s’approcher de l’amélioration très significative observée avec un FLS (taux de traitement approprié de l’ostéoporose d’au moins le double).

De nombreuses études portant sur des interventions éducatives ciblant les patients souffrant de fractures ont systématiquement démontré qu’elles n’avaient aucun impact sur l’écart thérapeutique post-fracture. Le fait est qu’il existe de nombreux obstacles à une prise en charge efficace de l’ostéoporose dans ce groupe de patients et que l’éducation seule ne peut pas lever ces obstacles. Les FLS sont le seul moyen éprouvé d’améliorer de manière significative les soins appropriés de l’ostéoporose pour les patients souffrant de fractures de fragilité. Cependant, l’éducation des patients est une composante très importante de tout FLS. Mais l’éducation du patient seule, sans FLS, ne comblera pas l’écart thérapeutique post-fracture.

Une fois le FLS mis en œuvre, l’« équipe » du FLS sera généralement multidisciplinaire. Au centre de cette équipe se trouve le coordinateur du FLS. Le soutien d’un ou de plusieurs médecins est également nécessaire, ainsi que celui d’une assistance administrative. Le coordinateur du FLS fera le lien avec le prestataire de soins primaires (médecin de famille ou infirmière praticienne) concernant les résultats des examens, l’évaluation du risque de fracture et le traitement de l’ostéoporose. À la fin de la période de suivi du FLS (généralement un an pour la plupart des FLS canadiens), le coordinateur du FLS assurera une transition en douceur des soins vers le prestataire de soins primaires du patient pour la prise en charge et le suivi de l’ostéoporose à plus long terme.

Les FLS ne sont pas un programme de référence ou une clinique pour les patients atteints d’ostéoporose. Les patients ne sont pas référés à un FLS; ils sont automatiquement pris en charge et vus par le coordinateur du FLS lorsqu’ils se présentent à l’hôpital ou à la clinique orthopédique ambulatoire avec une nouvelle fracture.

Dans de rares cas, un FLS peut accepter un patient référé souffrant d’une fracture qui a été « oublié » par inadvertance (par exemple, qui a accédé aux services orthopédiques de l’hôpital ou de la clinique pendant l’absence du coordinateur du FLS).

Bien que l’objectif d’Ostéoporose Canada soit de soutenir la création de FLS afin qu’ils soient disponibles pour tous les patients victimes de fractures au Canada, ce n’est pas le cas actuellement. La majorité des Canadiens et Canadiennes qui subissent une fracture n’ont toujours pas accès à un FLS. Une carte et une liste complète des FLS canadiens sont disponibles ici.

Non, seuls les patients qui reçoivent des soins pour une nouvelle fracture dans un hôpital ou une clinique orthopédique seront vus par le coordinateur du FLS. Le coordinateur du FLS identifie les patients présentant une fracture présentant un risque d’ostéoporose. Le FLS est généralement intégré aux soins orthopédiques que les patients ayant subi une fracture reçoivent à l’hôpital ou dans une clinique orthopédique. Une personne ayant des antécédents familiaux de fracture doit consulter son prestataire de soins primaires (médecin de famille ou infirmière praticienne) afin de déterminer son risque de fracture et s’il est nécessaire de procéder à des examens et/ou à un traitement de l’ostéoporose à ce moment-là.

Les FLS ne sont pas une clinique de prévention des chutes. Les prestataires de soins primaires peuvent explorer les possibilités de référence à des programmes locaux de prévention des chutes ou des cliniques pour personnes âgées qui pourraient convenir à leurs patients. Cela dit, de nombreux FLS travaillent en étroite collaboration avec les programmes locaux de prévention des chutes. Ils y réfèrent généralement les patients qui présentent un risque accru de chutes.